Notre intestin, qui est-il vraiment ? Et quelle est la véritable nature de son lien avec notre cerveau?

Publié le 12 juin 2023 à 14:30

« Selon le Dr Gershon, nos deux cerveaux, celui de notre tête et celui de notre ventre, doivent coopérer. Si ce n’est pas le cas, il se produit le chaos dans notre ventre et la misère dans notre tête ».

Il nous est donc essentiel de considérer et de choyer notre intestin avec précaution. Ce bel organe, pesant environ 2 kilos, peut mesurer entre 6 et 8 mètres de long, et déployé, couvrir une surface entre 250 et 400m2. Cela, représenterai à peu près la surface d’un terrain de tennis.

L’idée semble saugrenue, mais ce sont les nombreux plis de ce dernier, qui permettent ainsi d’augmenter considérablement cette fameuse surface. La nature étant généralement bien faite, il est tout à fait judicieux de porter sa réflexion sur les tenants et les aboutissants de cette caractéristique.

Il performe plusieurs fonctions qui sont vitales au reste du corps. Il assure le rôle de « filtre », en cela il est protecteur pour le corps, et il est aussi « transformateur de mémoire », les aliments transportant ce qui les a nourris.

Il est subdivisé en 6 parties : le duodénum, le jéjunum, l’iléon, le caecum, le colon et le rectum. Le duodénum va modifier, avec l’aide de la bile et des sécrétions pancréatiques, les différentes graisses pour les rendre assimilables, tandis que le jéjunum et l’iléon s’occuperont de l’assimilation.

C’est dans l’intestin grêle ou gros intestin que se déroule la plus grosse partie de l’absorption. Les aliments ont été réduit en bouillie dans l’estomac, sous l’action des contractions et sucs de ce dernier, puis celle des enzymes digestives, et sont donc prêts pour le passage dans le sang.

C’est là que les nombreux replis, et villosités rentrent en jeu et maximisent la capacité d’absorption des différents nutriments.

C’est dans et sur cette surface au nombreux recoins qu’un écosystème entier, semblable à une jungle, se développe et vit. Notre fameux microbiote ou flore intestinale.

Un écosystème composé de différents microorganismes, travaillant à leur survie, mais pas seulement, en effet, de nombreuses études, ont mis en lumière, les interactions intestins-microbes, et notamment leurs influences sur nos émotions, notre sensibilité à la douleur ou bien encore notre capacité à prendre des décisions.

Ces différentes fonctions ont longtemps été attribuées uniquement à notre cerveau ou notre système nerveux central, mais depuis une vingtaine d'années les recherches pointent vers l'idée d'une coopération d'une efficacité redoutable : le lien intestin-cerveau.

Le lien entre notre cerveau et notre intestin n’est pas seulement psychologique, ou organique, il n’est pas que dans notre tête, ou bien que dans notre intestin. Ce lien prend la forme de différents chemins de communication.

Anatomiquement parlant, il se manifeste de nombreuses manières.

Différents signaux de communication sont tout d’abord transportés par le sang.

Toutes les molécules circulant dans le sang vont cheminer dans le cerveau et dans l’intestin, en traversant le corps dans son ensemble.

Ce chemin est assez indirect et peu rapide.

 Notre muqueuse intestinale est aussi jonchée d’une multitude de cellules endocrines, ces dernières pouvant sécréter jusqu’à 20 différentes hormones, outils précieux de communication et de régulation de notre corps.Son immense surface est recouverte de milliers de petits récepteurs qui captent et analysent tout ce qui passe par notre système digestif. Ces informations sont retranscrites sous la forme de différentes molécules de signalisation, qui les expriment sous forme de goûts, de sentiments, de sensations.

 L’intestin se trouve être le plus gros lieu de stockage de la sérotonine, en effet 95% de la sérotonine de notre corps, y est emmagasinée. Cette dernière, tiens un rôle de premier lieu dans l’axe intestin-cerveau. Molécule phare de communication de notre système interne, elle est essentielle au maintien de plusieurs fonctions vitales, telles que les contractions au niveau du tube digestif, ou l’équilibre du cycle circadien, ou bien encore celui de nos humeurs et de la gestion de la douleur.

Notre intestin possède son propre système nerveux, le système nerveux entérique, ce qui lui a valu le surnom de deuxième cerveau, il est composé de plus de 50 millions de cellules nerveuses.

La voie de communication la plus évidente est donc bien la voie nerveuse, et cela essentiellement à travers le nerf vague qui lie quasiment tous les viscères au système nerveux central (SNC) et donc au cerveau. Il est reconnu depuis bien longtemps que le SNC peut contrôler les muscles participants aux fonctions digestives.

Des recherches plus récentes, ont prouvé que les neurones composants certains nerfs pourraient, capter, analyser et transmettre des informations locales très précises, telles que la quantité de nutriments mais aussi la nature des microorganismes constituants le microbiote, et cela en quelques secondes. C’est donc la voie la plus rapide.

Les cellules immunitaires qui peuplent notre intestin représentent la plus grosse partie de notre système immunitaire, elles sont plus nombreuses que celles qui résident dans notre moelle osseuse ou celles qui voyagent dans notre sang. Ces cellules sont capables d’identifier des bactéries potentiellement dangereuses pour notre survie et cela entre tout un microcosme de différentes bactéries. Ce travail sans relâche permet une harmonie interne quasiment parfaite, bien sûre s’il n’est pas interrompu, ou bien même détruit.

 La simultanéité de ces interactions bidirectionnelles, dessine ce lien indéfectible entre notre cerveau et notre intestin, ce qui se passe dans notre intestin affecte donc nos décisions : le choix de notre nourriture, de nos boissons, des personnes que nous côtoyons, la manière dont nous évaluons les informations qui font notre vie.

En médecine traditionnelle chinoise, notre gros intestin appartient à la loge métal, ce mouvement correspond à l’automne et est associé à un déclin de l’énergie yang et la naissance de l’énergie yin. Ce pôle organique représente l’étincelle de vie. De son équilibre dépendra notre vitalité, mais également notre confiance et notre conscience « en nous ».

La fonction du gros intestin sera la digestion finale ains que l’évacuation des matières non nécessaires et/ou toxiques et cela tant au niveau physique, psychique, qu’énergétique. Le gros intestin nous aide donc à nous délester de l’ancien, nos déchets physiques, mentaux et spirituels.

Il est également lié au poumon, dont le fonctionnement pourra être facilement dérouté par un gros intestin déséquilibré.

Harmonieuse, cette loge nous conférera une sagesse et une autorité naturelle, nous permettant de voir clair, de faire les bons choix et d’inspirer les autres.

Quels que soient les angles et différentes visions d'où nous pouvons approcher cette entraille vitale, l'importance de son équilibre et de son bon fonctionnement reste indiscutable, il est donc de notre devoir et dans notre intérêt de le comprendre, de le soutenir et de le fortifier.

 


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