Avez-vous déjà entendu parler de dysbiose ? Qu’est-ce que ce terme signifie ? Est-ce que ce terme vous concerne ? Quels sont les symptômes les plus courants qui suggèrent un possible déséquilibre ?
L’état dit de dysbiose, décrit un déséquilibre de la flore(microbiote) et/ou de la paroi intestinale.
Le microbiote intestinale (ou flore intestinale) est partie intégrante, de ce que le docteur Berthelot, un des deux auteurs du livre « les secrets de l’intestin filtre de notre corps », appelle « l’écosystème intestinal ».
Cet écosystème, qu’il surnomme également, « trépied fonctionnel » est formé par le système immunitaire intestinal, la muqueuse intestinale, et la flore intestinale. Ces structures travaillent en synergie pour compléter un certain nombre de missions telles que la reconnaissance des nutriments, l’assimilation de ces derniers, et l’immunité intestinale (pour nous protéger des aliments et microorganismes toxiques), puis l’excrétion.
Ces missions sont essentielles à notre bonne santé, mais bien sûr, il arrive qu’elles soient perturbées.
Quels sont les différents facteurs qui amènent notre « écosystème » à un état de dysfonctionnement, donc de dysbiose ?
Une défaillance de l’un des 3 piliers du « trépied fonctionnel » peut être à l’origine d’un déséquilibre de notre écosystème, mais le microbiote reste l’élément le plus fragile. Les causes les plus communes d’une fragilité de ce dernier sont :
-Des prédispositions génétiques.
-Conditions précoces de colonisations altérées par le mode de naissance et d’allaitement.
-Le mode alimentaire
-La prise d’antibiotique (impact individuel, même une prise peut avoir des répercussions)
-Trop de vaccinations
-Le stress,
-Les infections digestives
-La constipation
-Les interventions chirurgicales.
Bien sûr, ces différents facteurs vont favoriser une fragilité du microbiote, mais des nouvelles études toujours en cours ont permis d’observer des qualités assez impressionnantes de résilience du microbiote humain, c’est-à-dire qu’avec des bonnes pratiques de santé, l’équilibre peut être rétabli, et ce, malgré un mauvais départ.
Cependant, lorsque perturbation d’un ou plusieurs de ces 3 piliers il y a, cela va poser des problèmes d’assimilation des nutriments contenus dans notre alimentation, en d’autres mots nous ne bénéficierons pas dans ces cas, de la richesse nutritive de ce que nous ingérons. Nous pourrons donc nous retrouver fatigué et affaibli et cela malgré une alimentation et une qualité de sommeil adéquates ou bien même la prise de suppléments.
Comment cela est-il possible ?
La barrière protectrice de notre intestin étant affectée, son activité déréglée, son efficacité à absorber les nutriments nécessaires à notre bonne santé sera remise en cause.
Cette altération de la muqueuse intestinale, aussi appelé « hyperperméabilité » ou « porosité intestinale », peut avoir de fâcheuses conséquences, mais ce n’est pas tout...
La muqueuse intestinale est un immense filtre qui a pour fonction de stopper les molécules nocives et les organismes pathogènes, tout en laissant passer les nutriments essentiels à notre santé. Il va donc de soi qu’une atteinte à son intégrité va influencer ce mécanisme.
En effet, la paroi de notre intestin grêle est très fine et protégée par un revêtement formé par une seule strate de cellules. Ces cellules nommées entérocytes, sont entourées de ce que l’on appelle des jonctions serrées, comparées à « des points de couture entre les cellules », ou bien encore à « une forme de ceinture » entourant ces dernières. Celles-ci, ont pour but de protéger les cellules et de former une barrière solide mais flexible facilitant la mission de la paroi. Leur rôle est d’assurer « l’étanchéité » de cette dernière.
Lorsque ces liaisons sont affectées et endommagées, des molécule toxiques et/ou non digérées (considérées étrangères par notre système immunitaire), et des agents pathogènes peuvent alors passer dans notre circulation, causant encore plus d’inflammation et des dérèglements plus importants. Ce phénomène cause entre autres une inflammation chronique, qui sur le long terme pourrait induire des maladies auto-immunes, et des maladies intestinales chroniques et métaboliques (par dérèglement long terme du métabolisme).
En résumé, cette perméabilité va résulter de conditions qui vont d’une manière ou d’une autre créer de l’inflammation ou impacter notre microbiote (invitant des bactéries ou virus pro-inflammatoire), nous serons moins à même de gérer cet état inflammatoire. Cette perméabilité va également être la porte ouverte sur tout un tas d’autres évènements qui vont causer des cercles vicieux d’inflammations chroniques.
INFLAMMATION + INFLAMMATION = INFLAMMATION++
Une hyperperméabilité intestinale est aussi retrouvée chez les sujets présentant des troubles autistiques ainsi que chez les plus proches parents de ces derniers. Pour l’instant les recherches n’ont pas encore clairement identifié si ceci est une conséquence ou une cause.
Une conséquence dans le sens que parfois l’alimentation est plus compliquée chez les personnes souffrant d’autisme ainsi que pour leur entourage.
Une cause, c’est-à-dire que l’hyperperméabilité intestinale, causant un dérèglement de la production de certains neuromédiateurs tels que la sérotonine et la dopamine, entre autres, affecterait sur le long terme la santé mental et métabolique. De nombreuse recherches sont en cours et de nombreux liens ont déjà été identifiés quant aux effets d’une mauvaise santé intestinale sur la dépression, les troubles bipolaires et les maladies dites métaboliques (diabète, obésité etc…).
Je reviendrai dans un prochain article sur l’étendue des choses que notre microbiote peut faire pour nous, en attendant nous allons voir ici quels genres de symptômes peuvent nous signaler un dysfonctionnement de notre « trépied fonctionnel ».
Il existe 2 types principaux de manifestations de ce dysfonctionnement : les manifestations locales et les perturbations à distance.
Les premières vont se manifester au travers du fonctionnement digestif, causant des gonflements, une digestion altérée, de la constipation ou des diarrhées, de la fatigue après un repas, des douleurs gastrointestinales, des difficultés à digérer, avec la possibilité de devenir chroniques et pour les personnes génétiquement prédisposées de se transformer en maladie inflammatoire digestive (ceci bien sûre ne s’applique pas à tout le monde).
Les deuxièmes, les manifestations à distance vont apparaître dans d’autres tissus (cutanés, articulaires, périarticulaires).
Elles peuvent possiblement s’étendre aux muqueuses urinaires, vaginales, ORL, bronchopulmonaires, ou bien causées des souffrances musculosquelettiques, déclencher des crises d’urticaires, d’eczéma ou d’allergies, des infections à répétition.
Le cerveau peut paraître également embrumer, l’humeur plus difficile à contrôler, les émotions plus violentes et parfois soudaine, bien sûr ces manifestations peuvent être liées à de nombreuses conditions, c’est pourquoi il faudra en parler à votre médecin traitant si elles deviennent récurrentes.
L’important est de bien garder en tête que votre « trépied fonctionnel » ou écosystème interne propre est intimement lié à votre système immunitaire et à votre système nerveux (voir article précédent).
C’est dans votre intestin que sera produit et stocké 95% de la sérotonine de notre corps, ce neuromédiateur au combien essentiel à notre bien-être.
Le système digestif possède son propre système nerveux, le système nerveux entérique et sa propre autoroute à double sens: le nerf vague. Votre cerveau et votre système digestif sont donc en lien constant.
Une grande partie de notre système immunitaire réside dans notre système digestif et cela pour des raisons évidentes, étant donné que nous avons besoin de nous alimenter pour survivre et que nos conditions de vie n’ont pas toujours été ce qu’elles sont aujourd’hui.
Il semblerait que nous en revenions encore et toujours à la même conclusion, prendre soin de notre intestin est un geste vital à notre bien-être. De nombreuses études et informations sont maintenant à notre disposition et plus que jamais nous devons tourner notre regard à l’intérieur car c’est là que tout commence. Ceci s’appliquera d’ailleurs à la sphère spirituelle et énergétique.
Il est important, de considérer nos centres, nos organes et entrailles. D’autant plus en période compliqué et stressante, car en ces temps mouvants, nous sommes tous soumis à rude épreuve, il nous faut revenir à l’essentiel, prendre la décision salvatrice de s’occuper de nous-même, et cela de manière efficace.
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